Du 10 décembre 1980 au 8 janvier 1981

Publié le par André Gintzburger

10.12.80 – SANS SOLEIL ON VIEILLIT PLUS VITE devrait s’appeler : MAIS QU’EST-IL ARRIVÉ À DOMINIQUE TOUTLEMONDE ?
J’ai connu ce garçon au Centre Dramatique de La Courneuve, partie prenante talentueuse d’un groupe. Le voici avec sa compagne, Roser Segura (qui a travaillé dix ans en Catalogne), dans une série de saynètes le montrant lui écrivain, et elle femme de ménage, l’un et l’autre assumant maladroitement ces personnages qui, soi-disant selon le programme, « vivent un même événement de part et d’autre d’une fenêtre ».
Quel événement ? A la première scène, la fille tombe par la fenêtre en lavant les carreaux. La suite, si j’ai bien compris, est un flash-back où l’on voit ces deux êtres mener parallèlement leurs vies sans que la connexion se fasse.
Deux solitudes, deux non communications nous sont montrées, ce qui n’est pas inintéressant EN SOI, mais le devient à force d’inconsistance des caractères et d’absence de jeu des acteurs. Lui tape à la machine d’un air à côté de ses pompes. Elle, va et vient avec l’œil vide et la bouche ouverte. Elle semble complètement absente. Le programme indique que l’un et l’autre voient des choses à l’extérieur, et que ce sont les mêmes choses enregistrées par deux visions différentes qui veulent nous être régurgitées.
Voire ! Si cette intention n’était pas annoncée, elle serait indéchiffrable au niveau du spectacle, qui n’est ni fait ni à faire. La leçon qu’on peut en tirer, c’est que ces deux-là ont BESOIN d’un metteur en scène et d’un auteur. Livrés à eux-mêmes, ils sont étriqués, ont l’air d’amateurs, et ce qu’ils expriment manque de contenu et d’imagination. Une déception certaine.

11.12.80 – Au forum de l’Energie des Halles, le CAC de Douai a édifié un joli petit théâtre XIXème siècle à l’italienne. Jean Escher y incarne l’ingénieur Louis Simonin qui prononce en 1876 une CONFERENCE à la suite d’une catastrophe minière. D. J. Hanivel a mis en scène sobrement (mais en faisant saillir l’humour de ce qui était dit il y a cent ans avec conviction), ce morceau d’anthologie paternaliste où s’exprime la mythologie ouvriériste d’une époque où le capitalisme tout-puissant inventait lui-même SA société. Ce texte aide à mesurer qu’un certain chemin social s’est tout de même parcouru depuis les débuts de la IIIe République. Il entre dans la catégorie du théâtre UTILE.

13.12.80 – LE THÉATRE DE LA JACQUERIE avait fait avec l’écrivain Jean-Pierre Chabrol un pacte qui avait rendu cette équipe suspecte à mes yeux. Je ne raffole en effet pas du style de ce Monsieur : son « parler » croustillant, retrouvé dans la préface du livre programme proposé aux spectateurs de TIT BONHOMME L’EST PAS TRÈS MORT, m’a une nouvelle fois paru aussi irritant dans son côté « fabriqué pas naturel » que le phrasé familier « chouette copain » des chroniqueurs de LIBÉ.
D’un autre côté, en assistant à la salle des fêtes de PLAISIR à la première partie de cette fresque retraçant l’histoire de la paysannerie française, j’ai eu terriblement l’impression de me retrouver en face de jeunes, aliénés à vie par une enculturation chrétienne précoce, tant l’imagerie bondieusarde avec ses christs, ses diables et ses angelots s’y retrouvent de tableau en tableau, baignant sans répit le spectateur dans les flux et reflux de la religion dominante.
Et puis, peu à peu, et de plus en plus après l’entracte, j’ai découvert que, « quelque part », le spectacle dénonçait le rôle joué par l’Eglise pour maintenir la classe paysanne dans l’obscurantisme. Comment d’ailleurs montrer celle-ci à l’époque du servage, puis à celle des croisades, comment la situer dans la féodalité et dans ses mœurs sans invoquer la tout omniprésente religion en question, qui constamment s’est rangée du côté des Puissants pour la laisser en asservissement ?... Jusqu’à la relève politicienne et économique moderne : « avant », dit un des personnages, « on craignait Dieu et le Diable, maintenant on craint le Crédit Agricole ».
Finalement, avec le recul, il m’apparaît que le travail du THÉATRE DE LA JACQUERIE est du même tonneau que celui de l’AQUARIUM. C’est-à-dire que le spectacle est le résultat d’improvisations faites par les comédiens ayant eux-mêmes étudié le milieu décrit. L’apport de Jean-Pierre Chabrol ressemble à celui de Nichet. C’est une mise en langue française, une aide technique, où curieusement l’auteur des FOUS DE DIEU oublie son propre genre. Le « littéraire » ne m’a jamais sauté aux oreilles. Et quant au truculent, il vient surtout de la musique, des costumes, des masques, de l’expression corporelle (apprise chez Lecoq, dont les élèves surgissent décidément un peu partout ces jours-ci), des mimiques et d’une certaine bonne santé très dynamique. Incontestablement Alain Mellot, metteur en scène du groupe, a de l’invention et du rythme.
Où situer politiquement cette équipe qui ne se désintéresse pas des problèmes contemporains, sa leçon d’histoire n’ayant évidemment pas d’autre objet que de déboucher sur une tentative d’explication de la situation présente ? Certainement pas à droite. Maintenant, allez savoir si sa dénonciation du rôle de l’église l’est de l’intérieur ou de l’extérieur ! Et certains sont-ils encartés quelque part ? Je ne l’ai pas clairement subodoré. Il y a du talent. Il y a des préoccupations valables. Que cela suffise dans un premier temps.

15.12.80 – La sclérose provinciale jouant, un des « dramaturges » de Daniel Benoin pour CACHE TA JOIE, ne craint pas d’écrire dans le programme que ce spectacle « signale son originalité par un mélange encore jamais réalisé de littérature policière et de musique rock ». Il est vrai que de Saint-Étienne à Strasbourg, et à Amsterdam, la route est longue.
Néanmoins à l’heure du « NOUS IRONS TOUS À CAPELLA » du Scarface Ensemble et à celle du HAUSER HORKATER, il eût été prudent de se renseigner avant de faire ainsi acte de présomption ! Et il n’eût pas été honteux d’avouer qu’on s’engouffrait à la Comédie de Saint-Étienne dans une ligne de force effectivement récente où s’unissent des acteurs à qui jouer du « théâtre » ne suffit pas, et des musiciens de jazz que ne comble plus la seule musique.
Cela dit, la réalisation du Centre Dramatique National se distingue des autres pas son luxe onéreux au niveau des décors et costumes, ainsi que par l’importance de sa distribution. Au moment des saluts, j’ai compté vingt-cinq personnes sur la seule scène, dont des gens comme Obé, Evelyne Kerr, Sophie Clamagirand etc… qui ne doivent pas être très bon marché. Quant au groupe rock Factory, n’en parlons même pas sous cet angle. Sans lui, le spectacle serait insipide. Grâce à lui et à ses décibels harmonieux, grâce surtout peut-être à son chanteur Yves Matrat, il se laisse voir et entendre sans ennui.
Le texte est une commande que Benoin a faite à l’auteur de romans policiers J. P. Manchette. L’idée était de réaliser un spectacle autour du groupe Factory, qui est SON propre auteur pour les chansons.
Ce texte est carrément débile et non théâtral. Les phrases trop écrites sont mises en bouche gauchement et sonnent aux oreilles aussi faux qu’un doublage de western bourré d’américanismes. Le contenu est difficile à cerner clairement. L’argument central est que toute une jeunesse s’est à une certaine époque retrouvée dans le rock, et que la récupération de celui-ci par le business l’a conduite au désespoir. En effet, ces pauvres zonards et groupies n’ont pas l’air de nager dans la joie. Les paradis artificiels les laissent en loque morale et, d’ailleurs, les flics conventionnels en casque et bouclier sont là pour leur taper en plus dessus, sous la conduite d’un inspecteur gardien de l’ordre du « système ». Tous les personnages sont des archétypes. On les a vus cent fois et ils ne font QUE ce qu’ils ont toujours fait. (Il y a de surcroît du remplissage. A mon avis, la longue scène de parodie d’opéra pourrait sans dommages être coupé. Non seulement elle est aussi peu originale que les autres, mais en plus elle est hors du sujet !)
En vérité, ce qui manque à ce contenu, c’est qu’une LECON en soit tirée. Eh oui ! Ces jeunes gens errent comme des épaves et ont à la fin du spectacle des comportements carrément suicidaires, parce que leur Dieu rock a été détourné par le commerce. Mais la communion dans le rock PUR était-elle un but suffisant de VIE ? N’était-ce pas seulement une drogue, une évasion ? Les faits et gestes de ces êtres fonctionnent comme si d’une récréation ils avaient fait une religion. Je veux bien que les jeunes d’aujourd’hui soient assez peu motivés politiquement, mais tout de même… Et puis, même si on accepte ce parti, la communion en question de foules considérables enivrées de rythme et de bruit ÉTAIT-ELLE INNOCENTE ? Benoin ne nous montre que des gens dépolitisés. N’est-ce pas une façon d’être de droite ? Il effleure un grand sujet par le petit bout de la lorgnette.
L’indignation, par instants, aurait pu me saisir si le propos, au bout du compte, ainsi traité, n’avait l’air mineur. Ce qui reste, c’est un bon groupe rock. Et la sensation d’une insatisfaction par manque de réflexion dramaturgique.


07.01.80 – LE DESAMOUR de la Comédie de Caen est construit sur le même principe que naguère le MAITRE ET SERVITEUR de Jean-François Prévand. C’est un collage de textes d’auteurs classiques et modernes ayant traité, chacun à sa manière, d’un thème commun : naguère un rapport de classe sociale. Ici, ce qui arrive aux couples une fois passée l’exaltation des premiers moments de l’union.
Un très beau texte de Strindberg, dit « off » par Michel Dubois, pose avec clarté la question du POURQUOI de l’instant où ceux qui s’aimaient, soudain se sentent s’éloigner l’un de l’autre, éprouvant que les qualités chéries sont brusquement ressenties comme défauts, et que c’est le début d’un processus de désagrégation (L’ABBAYE).
Cela dit, la comparaison entre la réalisation des « Compagnons de l’Horticulture » et celle de Michel Dubois s’arrête là car, d’une part le premier spectacle durait une heure, celui-la trois, d’autre part le premier était « pauvre » (deux acteurs, pas de décor), celui-là est riche à la manière insolente des privilégiés du système qui passent leur temps à hurler contre l’insuffisance des subventions, mais claquent délibérément le fric chaque fois qu’ils montent quelque chose d’une manière qui est un brin provocatrice.
J’ajoute que MAITRE ET SERVITEUR pouvait avoir une valeur de LECON en dénonçant la permanence d’un rapport humain à travers des systèmes politiques différents au long des âges. La désunion des couples est un phénomène qui ne bouge pas : l’exploration ne saurait porter que sur la façon dont le sujet a été traité par les uns et les autres. Sans doute est-ce cette difficulté à rendre dramatiquement tangible l’entreprise, qui a incité le metteur en scène à chercher des moyens annexes de soutenir l’intérêt.
Le spectateur passe donc dans plusieurs lieux successifs. Dans le hall de la Maison de la Culture de Créteil, une sorte d’exposition a été érigée où, derrière des vitrines, comme des poupées vivantes de Musée Grévin, actrices et acteurs répètent des phrases et des gestes signifiants.
Puis hommes et femmes du public sont séparés et, cheminant chacun de son côté par un couloir d’hôtel avec des portes closes derrière lesquelles on entend des « scènes diverses », ils débouchent sur la grande scène, rideau de fer baissé. Là, les sexes se feront visà vis sur des gradins sans dossiers, tandis que dans un espace dénommé « rue », où a été érigé un téléphone public (qui servira à Maïakovski à téléphoner à Lili Brick avant de se suicider), une station de ski et une enseigne d’hôtel. Dans une auto, deux types échangeront des répliques de FIN DE PARTIE, Louis de Bavière traversera le lieu sur une musique wagnérienne et Woyzeck s’expliquera avec Marie qui a des boucles d’oreille nouvelles, dont il ne s’explique pas la provenance. Karl Valentin assurera la partie comique avec une histoire de ballons, et un lit qui marche tout seul illustrera une scène des ESTIVANTS de Gorky avant que les mariés de LA NOCE CHEZ LES PETITS BOURGEOIS n’entraînent le public au-delà du rideau de fer vers L’IMMEUBLE, dressé sur deux étages découpés en chambres sur toute la largeur de la scène, face aux bons fauteuils du grand théâtre.
Là, le spectacle se théâtralisera réellement. On verra vivre, chacun dans sa solitude seul ou à deux, des gens désunis vus à travers les optiques de Handke, Krotz, Kafka, Adamov et quelques autres joyeux drilles. Heureusement, Karl Valentin égaye ce long exposé avec une histoire désopilante de soupe trop chaude et de civet brûlé.
A la fin, deux enfants remontent l’allée du théâtre. « Où vont-ils ? », demande un personnage. « Qu’ai-je vu ? », s’interroge le spectateur qu’on a mené de bateau en bateau  à travers un itinéraire culturel qui évite de soigneusement de traiter le sujet politiquement. Pour moi, comme si souvent avec ce qui vient de la décentralisation, j’ai eu le sentiment qu’on m’avait montré une belle machine astucieusement fabriquée et incontestablement émaillée de bonnes scènes, mais finalement pas utile. Pas exaltante en tout cas. Pas optimiste. Pas positive.
Fruit de l’imagination d’artistes qui ont eu des déboires en amour… Ou qui ont des problèmes (des homosexuels ?). En voyant ces deux enfants marcher vers l’avenir, je leur souhaite de former un couple heureux. Il y en a, MALGRÉ LE SYSTÈME qui fait de la femme une marchandise, et du couple des PROPRIÉTAIRES RÉCIPROQUES… Mais encore une fois, Dubois et ses camarades en sont restés à une condamnation d’humour impressionniste. Les « dramaturges » n’ont pas cherché midi à quatorze heures. Ils ont fait de l’esbroufe.

08.01.81 – Dans sa préface à l’édition du PERSONNAGE COMBATTANT, Jean-Louis Barrault a écrit que l’œuvre de Vauthier était construite « symphoniquement ». Je l’ai éprouvé moi-même en assistant à la représentation donnée à LA RESSERRE de l’œuvre par « l’entre théâtre » de Jean Gillibert. En effet, après une demi-heure, où j’ai eu peur que le spectacle ne décolle pas, car l’acteur ne semblait pas à son aise (mais peut-être était-ce seulement le trac d’une générale), la représentation s’est mise à fonctionner, et c’est bien comme une construction musicale que je l’ai reçue, portée par un souffle lyrique ne cessant de s’amplifier jusqu’à ce que Barrault appelle « la mise à mort finale. (Qu’on me pardonne de citer la préface écrite par le réalisateur de 1956, mais elle est très éclairante par rapport à la « lecture » d’aujourd’hui).
Il faut entrer dans une pièce comme FORTISSIMO (c’est le sous-titre de l’œuvre et il dit bien ce qu’il veut dire) et je comprends fort bien qu’on puisse y rester allergique. Nous-mêmes, n’est-ce pas quelque part parce que nous connaissons personnellement l’auteur et que nous nous amusons à retrouver des traits de sa personnalité dans telle phrase prononcée, telle attitude adoptée par l’acteur, que nous la ressentons familièrement ?
Il y a quelque mystère dans ce fonctionnement efficace, alors que l’anecdote n’est, somme toute, pas fabuleusement originale et que le recoupement entre la sensibilité de l’auteur et mes préoccupations contemporaines ne se fait pas à un seuil de logique évidente. L’anecdote : un romancier a vécu jadis dans une chambre d’hôtel près d’une voie ferrée. Il a réussi entre-temps, mais sa consécration lui pose problème et ce qu’il vient chercher dans ce lieu sordide de sa jeunesse, c’est un regain d’inspiration, un « renourrissement » de soi-même, une RE-naissance. Il la trouvera dans une exaltation confinant à la folie. Ses derniers mots seront : « Je vois ! J’entends ! O VIE, TOI QUE JE VEUX,   
                  OH TOI, MA VIE
TU ES DIGNE D’ETRE VÉCUE.
Entre-temps, une certaine partie de lui aura expiré dans la douleur.
Gillibert y a sans doute vu le rejet d’une certaine normalité. Pour lui, le personnage s’assume seulement aux confins de la folie. Il n’est pas sûr que ce soit exactement ce que voulait dire l’auteur. Mais ce rabaissement à un cas thérapeutique de ce qui, à la lecture, ressemble plus à une extase mystique atteinte à l’issue d’un parcours exorciste, est transfiguré par la puissance de jeu de l’acteur. De même, l’amplification par Gillibert de la notation homosexuelle inscrite dans le texte, et qui crée entre le personnage et le garçon d’hôtel pédéraste un rapport ambigu, n’est pas trahison car le sordide fait partie de ce que l’homme à la recherche de sa perfection doit tuer. Gillibert a ainsi, tout au long de la représentation, signifié SA lecture, mais avec tant d’habileté que, quand il déraille, c’est sur un fil qui ne détruit pas l’édifice.
L’humour qui baigne la pièce l’aide d’ailleurs à faire passer ce qui eût pu tomber en bourdes, comme l’habillement illogique en joueur de karaté du garçon, ou les petits jouets malicieux qu’il a enclos dans l’armoire de la chambre. Ces trouvailles, à dire vrai, ne volent pas très haut, mais comme justement le texte fonctionne en contradictions internes, c’est tout de même dans le sens du poil que le metteur en scène a tiré son épingle du jeu. Personnellement, je lui suis reconnaissant d’avoir bien montré l’homme confronté au processus de la CRÉATION. En vérité, c’est cette dynamique de l’accouchement de l’œuvre à travers l’œuvre qui doit insuffler la dimension symphonique signalée ci-dessus. Toute la pièce est comme une marée du Mont Saint-Michel au-dessus de laquelle rigolerait une mouette rigolarde.
Finalement, je le dis en toute modestie et avec le sentiment lucide que ma « plume » ne vaut pas littérairement la sienne, j’écris un peu comme Vauthier. Et à travers mon itinéraire résolument agnostique, il se peut que, quelque part, ma foi en la vie soit égale à la sienne. Reste à savoir si nous parlons de la même vie et si VOIR et ENTENDRE ont le même sens pour nous ! Il est dommage que cet homme ait été aliéné par une origine petite-bourgeoise obscurantiste, et par une éducation catholique jamais remise en question. S’il avait eu MES préoccupations, son œuvre aurait pu être un monument du XXème siècle.
Quand Gillibert –ce que Vauthier nie- identifie le garçon à la MORT, et qu’il ajoute que cette dimension existe dans l’œuvre À L’INSU DE L’ÉCRIVAIN, il lui rend un bel hommage. Car il illustre que des zones inexplorées sont riches. MOI je veux les croire généreuses. Le recoupement existe donc, MAIS il est flou. Il lui manque d’être clair. Il se situe un peu à côté de la plaque réelle. L’œuvre reste une œuvre littéraire bien faite, bien écrite, bien construite, marquée au coin du génie, dont on loue les qualités. MAIS il lui manque ce rien, cette lucidité, cette humanité altruiste, qui transformerait l’ESSAI de l’égoïste en JOIE COLLECTIVE. Vauthier dans son œuvre comme dans sa vie ne parle que de LUI. Ce « lui » a été trahi par ceux qui ont façonné ses postulats. Dommage vraiment.
J’ai bien « marché » à ce PERSONNAGE COMBATTANT bien incarné par l’admirable acteur Gillibert, efficacement secondé par le garçon Gilbert Beugniot. La bande son de Pierre Boeswillwald transpose intelligemment les bruits de la gare (et insuffisamment ce qui se passe dans les chambres voisines). MAIS je n’ai que « bien marché ».

Publié dans histoire-du-theatre

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